mardi 6 mai 2014

Esja : la "montagne de Reykjavík"

Vous l'avez peut-être remarqué - humhum - dans la plupart de mes photos de Reykjavík un tant soit peu panoramiques, il y a quasiment toujours la même montagne allongée dans le fond, au sommet plat comme tranchée d'un coup de sabre, parfois nimbée des nuages qu'elle amoncelle à notre horizon. Et bien cette montagne, c'est Esja, aka la "Montagne de Reykjavík", aka la Montagne Bleue. Bon, autant la Montagne de Reykjavik, je veux bien, même si on la voit sans doute tout aussi bien de l'autre côté, mais soit. Autant la Montagne Bleue... On m'a expliqué que sous un certain angle du soleil, à une certaine période de l'année, si on y met du sien, on la voit bleue (plus que n'importe quelle montagne autour de Reykjavík, donc ?). Bon. Allez. J'accepte. Au moins c'est pas un nom impossible à retenir comme leur plus haut sommet, le volcan Hvannadalshnjúkur. Sans déconner : Hvannadalshnjúkur. Et il a fallu que je prononce ce nom devant une vingtaine d'Islandais durant mon activité pour mon stage, bonjour l'angoisse (cela dit ça aura au moins eu le mérite de les faire marrer, c’est toujours bon un intermède drolatique !).

Donc pour mémoire, Esja, c'est cette montagne-là :


Samedi, il y a deux semaines de cela, j'avais assisté au local des Ásatrú à un exposé sur les Elfes dans la littératures ancienne anglo-saxonne par un universitaire britannique, Alaric Hall. Je vous file le lien de son site car sérieusement, ce monsieur est vraiment cool, et met ses divers écris universitaires à disposition gratuitement, en ligne, parce qu'il est comme ça Alaric. Mais il est aussi un amateur de nature et de beau temps, et le lendemain de notre rencontre, nous sommes partis faire une ballade sur Esja pour profiter du soleil enfin revenu (Je vous rappelle que c'est l'été ici... soit-disant). L'occasion de discuter voyage, éducation, Europe, et de s'en mettre plein les mirettes au passage.

Pour y aller, il faut prendre le bus 57 (ou un taxi, hinhinhin), j'ai donc dû payer mon ticket pour la première fois puisque ma carte ne suffit pas à aller jusque là. Techniquement, je suis donc sorti du grand Reykjavík, woop woop ! Le bus nous dépose au pied de la montagne, à côté d'un restaurant (fermé. Pourtant, c'est là qu'on était censé aller pour les toilettes. hihi.). Après, ben, on grimpe, quoi.


Le beau temps a bien tenu jusqu'au bout, et malgré le va et vient des nuages, pas de surprise à l'islandaise. A cause des horaires de bus nous ne sommes allé que jusqu'à La Pierre, un point intermédiaire, et non jusqu'au sommet, parce que si on ratait le bus de 16h30, fallait attendre 19h30 et, euh, non. Du coup on s'est pas stressé et on a pris notre temps. Ce qui n’est pas plus mal, car je me voyais mal dévaler la pente pour attraper le bus, en sautant par-dessus les ruisseaux qui se créent anarchiquement un peu partout à cause de la fonte des neiges, transformant certains sentiers en gadoue voir carrément en rivière. Content, une fois de plus, d'avoir mes rangers Bundeswehr !

Et voici quelques photos complémentaire, pour ceux qui préfèrent ça aux vidéos :

En bas ça bourgeonnait déjà pas mal ! Ça sentait le printemps !


Notre sentier alors qu'on le distinguait encore... ce ne fut pas toujours le cas :-p

Une vue de Reykjavík.
Et les autres montagnes, pas bleues apparemment. Euh... mais...
Les flancs d'Esja que j'admirais depuis la ville depuis deux mois...
L'avantage d'être accompagné c'est de pouvoir être sur la photo, de temps en temps :-p
Une fois rentrés à Reykjavik on a décidé qu'une pizzeria ne serait pas de refus et on s'est dévoré chacun une pizza que le serveur nous vendait "norme", "familiale" même. Hahaha... j'aurais pu prendre un dessert...

Du coup je suis rentré chez moi en me jetant dans un bus au hasard, ayant raté mon bus mais étant conseillé par un chauffeur de "prendre le 13 et de rattraper le 1 ou le 2, demandes au chauffeur, il te dira". Sauf qu'une fois dans le bus qui démarre alors que je m'y précipite, le chauffeur en question ne parle pas un mot d'anglais (ah bah il semble qu'il y en ait un, et c'est celui-là. Mode Finlande activé). Donc quand j'ai reconnu plus ou moins où j'étais après une boucle bizarre je suis descendu juste à temps pour... voir passer le 1 et le 2, l'un derrière l'autre. Et bon, c'était dimanche. Voilà. Du coup au lieu d'attendre une demi-heure comme un con je suis rentré à Kópavogur à pied, rajoutant une petite heure de ballade à ma journée ensoleillée. Et ce fut fort sympathique, puisque la baie de Kópavogur est très jolie :
La beauté de l’érosion.
La roche creusée par la mer et qui surplombe la plage de sable volcanique. Et pas un chat !
La plage était chouette, plein d'oiseau différents et un beau soleil couchant. Et en faisant attention vous verrez la fameuse église McDonald's :-p

Harpa : Musique et art moderne à Reykjavík

Bon, il était franchement tant de rattraper mon retard. Parce que mine de rien mon stage ne dure plus que deux semaines, et après je serai - si tout va bien - sur la route pendant deux semaines avant de rentrer, avec probablement plein de trucs à faire (comme par exemple mon rapport de stage, entre autres choses, humhum) et à raconter, et je sais pertinemment que je n'aurai aucune envie de revenir sur mes archives du début du séjour. En tout cas avant que ça me reprenne en décembre ou un truc du genre, quand tout le monde aura déjà oublié que y a un label "Islande" sur ce blog. Bref, pour ne pas vous refaire le coup du road-trip en Carélie 6 mois après ou de l'Aquitaine Surprise, je vais tenir ma promesse faite il y a quelques mois semaines (ça sonne mieux, hein, enfin tant que je ne mentionne pas le nombre de semaines...) et vous parler de Harpa.

(Oui, et ensuite d'Esja, et ensuite du Cercle Doré, oui, c'est bon, ça vient) (Je sais que j'ai promis beaucoup de choses)

Harpa, c'est le tout nouveau (2011) tout beau Palais de la Musique et des Congrès de Reykjavík, pour faire court. Design ultra-moderne et osé, doté notamment d'une salle de concert principale de 1800 places et trois salles plus petites, il est posé au centre-ville à deux pas de la mairie, du Parlement, et de la grande rue à touristes commerçante. C'est l'un des monuments de la capitale que tout le monde m'a chaudement recommandé d'aller jeter un œil, et je n'ai pas été déçu. Cela dit, je trouve ça marrant que cette recommandation s'accompagne d'une anecdote rigolote : Le bâtiment est très loin de faire l'unanimité. 

Quand la mairie a décidé de remplacer l'ancien hall, pariant sur une construction durable plutôt que des réparations et restaurations à répétition de l'ancien bâtiment, les gens ont regardé la facture et comme souvent dans ces cas-là, ils ont un peu râlé, surtout que c'était un peu la Crise quand même, et que Harpa a coûté environ 160 millions d'euros. L'ensemble hôtel/centre commercial qui devait aller avec s'est d'ailleurs vu annulé pour cette raison de sousous, mais les gens grognaient quand même, avalant finalement la pilule quand on leur a dit : "On pourrait construire avec des matériaux moins chers mais rendez-vous dans dix ans pour la restauration massive au prix d'une nouvelle démolition / reconstruction." 

La plupart des gens ont donc arrêter de râler. Sauf ceux qui pensent que la musique on s'en fout. 

Et surtout ceux qui pensent que Harpa est très moche.

Car oui, sur le sujet, les islandais sont divisés. Si l'architecture moderne n'est pas votre tasse de thé, vous n'allez probablement pas apprécier Harpa à sa juste valeur, car l'endroit ressemble à cela :

Soleil couchant sur Harpa...
Tout de verre de l’extérieur, sa façade ressemble à des écailles de poisson dont elle reproduit les reflets et jeux de lumière, l'effet étant renforcé par des rampes intégrées aux "carreaux" qui permettent également de créer des animations lumineuses en nocturne. L'inspiration des architectes Danois pour l'ensemble du bâtiment qu'ils ont conçu étant "la nature islandaise".


Et l'intérieur est à la hauteur de la façade ! Je vous laisse découvrir la décorations du plafond qui, elle aussi, permet de nombreux effets grâce au soleil et aux lampes :


Vue de l'étage, avec le long escalier en terrasse où on peut tranquillement boire son verre en regardant Reykjavík par les, euh... "fenêtres".
Détail du plafond.
Les effets colorés des rampes lumineuses.
Et parce que je ne résiste pas à l'envie de vous faire visiter, voici ma petite vidéo qui va bien et qui vous montrera notamment un autre genre de jeu de lumière utilisé par les architectes (ou devrais-je dire une illusion d'optique ? ^^) En plus j'ai réussi à faire une vidéo en dessous de 5 minutes, pour une fois :-p  :






......OK, j’admets, je l'aime encore plus depuis que je sais que le concert d'inauguration c'était...

La NEUVIÈME DE BEETHOVEN !

Bah quoi, c'est quand même "Bienvenue en Europe" ici...